Dans le monde de l’entreprise, la qualité figure parmi les critères d’achat clés, au même titre que le prix ou les délais de livraison, par exemple. À trop vouloir se focaliser sur la qualité des produits et/ou des services achetés, le risque est de basculer dans la surqualité. La frontière entre ces deux notions est mince, mais les conséquences ne sont pas négligeables. C’est pourquoi les directions des achats doivent veiller à éviter cet écueil, au service de la performance financière et opérationnelle de leur organisation.
Pourquoi éviter la surqualité des équipements peut optimiser votre stratégie achats ?
Travailler malin et efficacement
Qualité vs surqualité, comment les définir ?
La norme internationale ISO 90001 relative au management de la qualité définit la qualité comme « l’aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences ». Pour une entreprise, cela représente l’adéquation entre les besoins d’un client et un produit/service en matière de coûts, de performances et de délais.
S’il existe un déséquilibre entre ces éléments, on parle alors de sous-qualité ou de surqualité. Chacun de ces phénomènes comporte son lot de défis. La sous-qualité est associée à une augmentation des risques, tandis que la surqualité soulève d’importants enjeux financiers.
La surqualité se manifeste lorsque la qualité d’un équipement, d’un produit et/ou d’un service dépasse les exigences attendues pour son usage spécifique. Plus précisément, on observe ce phénomène quand l’indicateur employé pour déterminer la qualité attendue dépasse l’indicateur de rentabilité financière. En d’autres termes, une surqualité non maîtrisée engendre des dépenses superflues, sans toujours offrir de réels bénéfices fonctionnels ou opérationnels.
Pour les directions des achats, tout l’enjeu est donc de choisir le juste niveau de qualité pour répondre aux besoins des clients internes, mais sans les surpasser. Pour y parvenir, il leur faut garder en tête ce vieil adage, toujours d’actualité : le mieux est l’ennemi du bien.
Comment éviter la surqualité dans ses achats ?
Le phénomène de surqualité est particulièrement répandu dans le cadre d’achats de classe C. Souvent, les clients internes choisissent assez librement les produits dont ils besoin parmi une offre définie. Sans aucun support pour les orienter, ils s’appuient alors sur leurs propres habitudes d’achat et leurs envies personnelles. Et cela aboutit dans plus d’un tiers des cas sur l’achat de produits haut de gamme. Il revient alors aux directions des achats d’adopter une démarche méthodique pour éviter la surqualité, qui repose sur l’analyse de la data et l’implication des différentes parties prenantes.
Analyser les besoins des utilisateurs
Tout d’abord, il faut mener une analyse approfondie des besoins réels avec les clients internes. Ce travail permet de définir les spécifications essentielles des équipements, des produits et des services concernés, sans compromettre leur efficacité opérationnelle. Il s’agit d’établir des critères clairs pour la qualité requise, via des normes précises. On peut ainsi adapter le niveau de gamme au besoin fonctionnel des produits et faire le choix de la juste qualité.
(Encadré) Il existe communément trois principaux niveaux de gamme, qui se distinguent à la fois de par leur qualité et leur prix :
Le haut de gamme : ces produits sont de grande qualité, à prix élevé. Le plus souvent, il s’agit des produits de marque exclusifs ou qui disposent de fonctionnalités complémentaires.
Le milieu de gamme : ces produits présentent un bon rapport qualité/prix et sont vendus 10 % moins cher que le haut de gamme.
L’entrée de gamme : ces produits répondent aux besoins fondamentaux, mais sont vendus 20 % moins cher que le haut de gamme.
À cela s’ajoutent également les marques de distributeurs (MDD). Celles-ci offrent souvent des produits de qualité équivalente au haut de gamme, mais sont vendues en moyenne 15 % moins cher. C’est le cas de Manutan Expert dont les produits présentent un excellent rapport qualité/prix et sont garantis 10 ans1. Cela en fait des alternatives intéressantes aux marques nationales.
Analyser les coûts
Il est également important d’analyser le coût total de possession (TCO). Cela implique d’examiner non seulement le prix facial d’achat, mais aussi tous les frais annexes (coûts de maintenance, d’utilisation, de non-qualité, de retrait…).
Aujourd’hui, les directions des achats vont même encore plus loin en considérant le coût de cycle de vie. Cette approche prend également en compte les externalités environnementales, telles que les émissions de gaz à effet serre, la consommation d’énergie…
Collaborer avec ses fournisseurs
La collaboration avec ses fournisseurs est tout aussi essentielle. Les directions des achats ont tout intérêt à s’appuyer sur l’expertise produits, la connaissance marché et toute la data que possèdent leurs partenaires. Ensemble, ils peuvent imaginer des solutions personnalisées avec le niveau de qualité optimal pour répondre au plus juste aux besoins de l’entreprise.
Finalement, cette démarche s’appuie sur la philosophie Lean. En effet, la surqualité est identifiée comme un type de « gaspillage » puisqu’elle consomme des ressources, mais n’apporte aucune valeur ajoutée au client final. Cette approche vise ainsi à supprimer tout ce qui est inutile pour améliorer les performances et la rentabilité de l’entreprise.
Les avantages des équipements et produits de qualité
En choisissant le niveau de qualité adéquat pour les équipements, les produits et les services achetés au sein de leur entreprise, les directions des achats ont tout à y gagner.
Améliorer la rentabilité
Le tout premier avantage est, bien sûr, économique. À travers des équipements, des produits et des services dotés de la juste qualité, les entreprises minimisent les dépenses superflues, préservent leurs ressources financières et améliorent leur rentabilité sur le long terme.
Booster la compétitivité
Grâce aux économies réalisées, les entreprises peuvent également réallouer ces ressources à la recherche et au développement, à de nouveaux projets ou encore à des améliorations structurelles. C’est ainsi qu’elles renforcent leur compétitivité et qu’elles se différencient sur le marché.
Gagner en efficacité
En choisissant les équipements adéquats, les entreprises gagnent aussi en efficacité opérationnelle. Elles éliminent ces fameux gaspillages de ressources, de temps et d’énergie. Les processus sont optimisés et les opérations sont fluides, ce qui renforce la productivité globale au sein de l’organisation.
Favoriser l’agilité
Les équipements adaptés sont le socle d’une entreprise agile. En choisissant des solutions qui s’alignent précisément sur leurs besoins, les entreprises se dotent d’une flexibilité accrue. Cela leur permet de s’adapter plus rapidement face aux fluctuations du marché ou aux évolutions des besoins clients. C’est un atout majeur pour saisir de nouvelles opportunités, tout en réduisant les risques liés à des investissements disproportionnés.
Vous l’avez compris, la recherche de qualité ne doit pas automatiquement conduire à la surqualité. En optant pour des équipements, des produits et des services qui correspondent précisément aux besoins opérationnels, les directions des achats peuvent réaliser des économies substantielles, tout en garantissant une performance optimale.
1 Les EPI (équipements de protection individuelle) et les produits électriques sont garantis 3 ans. Les consommables et les produits périssables ne sont pas garantis.
