Le lean management a pour objectif d’améliorer de façon continue les procédures de travail au sein des entreprises, et donc d’optimiser leur productivité. Pour y parvenir, cette philosophie de management souhaite restructurer les entreprises autour des travailleurs qui les composent, d’où l’importance des soft skills dont disposent ces salariés.
Les soft skills à l’ère du travail flexible
Travailler malin et efficacementPour gagner en efficacité, le lean management se sert d’indicateurs permettant d’évaluer de manière précise les prestations des entreprises. Ces prestations ne sont toutefois pas atteintes par les sociétés à proprement parler, mais par des individus (travailleurs) qui possèdent chacun et chacune leurs propres compétences. L’importance accordée aux soft skills, des compétences comportementales plutôt difficiles à évaluer, devrait donc croître dans les années à venir, et ce, malgré l’automatisation grandissante des processus de travail.
Oui oui, vous avez bien lu ! Contre toute attente, l’automatisation pousse aujourd’hui les entreprises à placer les qualités humaines de leurs travailleurs au centre des priorités. Les soft skills se basent avant tout sur la capacité des individus à cerner leur propre environnement de travail et à interagir de manière positive avec celui-ci. Puisqu’un nombre croissant de tâches sont automatisées, les entreprises ne parviennent plus à se démarquer de la concurrence grâce à une simple exécution correcte de ces tâches et doivent donc miser sur leur personnel pour garder un avantage concurrentiel. Les travailleurs doivent pouvoir anticiper les demandes des clients, mais aussi offrir les services et produits de l’entreprise de manière à répondre à leurs attentes exactes.
Les soft skills, l’intelligence artificielle et l’automatisation
Dans un rapport de 2018 consacré à l’intelligence artificielle (IA), le mathématicien français Cédric Villani confirme que : « le développement des compétences sociales, relationnelles et créatives est indispensable si nous voulons garantir la complémentarité des individus et de l’IA. »1
En effet, il est évident que les technologies numériques actuelles entraînent une obsolescence rapide de certaines compétences techniques. Une statistique permet de le démontrer de manière claire : selon l’OCDE, une compétence technique acquise durant les années 1970 restait d’actualité durant environ 20 ans, alors que la plupart des compétences techniques acquises de nos jours sont déjà obsolètes après un an.
En revanche, il semble peu probable que les soft skills soient amenées un jour à perdre de leur valeur. Les entreprises ne sont plus seulement des lieux où sont fabriqués et développés des produits et services, mais aussi des lieux d’interaction sociale et de rencontre entre les individus.
La crise du coronavirus et la popularité croissante du télétravail n’ont d’ailleurs fait que confirmer cette évolution. Au cours des derniers mois, nous avons tous été contraints de réorganiser notre vie quotidienne et de revoir nos habitudes de travail, faisant preuve d’une flexibilité jusqu’alors sans égal. Cependant, pour que les travailleurs conservent cette flexibilité fraîchement acquise, il est essentiel qu’ils soient aussi capables de s’autoformer. Dans les années à venir, cette compétence se hissera même au rang de soft s_kill la plus importante, sans compter qu’elle se marie parfaitement à l’approche de _lean management appliquée par les entreprises en quête d’amélioration permanente.
De manière générale, les soft skills peuvent être classées en trois catégories :
Les compétences d’ordre personnel : motivation au travail, capacité d’adaptation, résistance au stress, indépendance et organisation.
Les compétences d’ordre social : communication, empathie, écoute et esprit d’équipe.
Les compétences d’ordre méthodologique : gestion du temps, respect des échéances, esprit analytique et compétences numériques.
Les cinq soft skills essentielles
Chaque année, LinkedIn dresse son top 5 des soft skills les plus convoitées par les employeurs.2 Le classement n’a plus évolué depuis 2019.
1. La créativité
La créativité d’un individu témoigne avant tout de sa capacité à penser autrement. Grâce à des travailleurs créatifs, vous pourrez offrir des produits novateurs qui se démarquent sur un marché à la fois ultracompétitif et parfois homogène. De plus, une bonne dose de créativité permettra de développer des méthodes de travail plus efficaces au sein de votre entreprise.
2. La force de persuasion
La force de persuasion, c’est savoir transmettre ses idées de manière claire et rapide à son interlocuteur. Cette compétence précieuse requiert non seulement de l’empathie, mais aussi une dose non négligeable d’intelligence relationnelle ; des qualités indispensables pour se mettre à la place de l’autre, comprendre ses réticences et adapter son discours dans l’environnement professionnel.
3. La collaboration
À l’ère du télétravail, des flex offices et des horaires flottants, il est essentiel de savoir comment collaborer de manière efficace (que ce soit face à face ou à distance) et comment créer des relations de confiance qui nourrissent l’esprit d’équipe. De plus, il est aujourd’hui important de savoir cerner la complémentarité des qualités de différents collaborateurs.
4. La capacité d’adaptation
La capacité d’adaptation d’un travailleur n’est autre que sa capacité à penser de manière positive et à développer une certaine ouverture d’esprit. Ces qualités sont particulièrement appréciées compte tenu des nombreuses évolutions actuelles dans le monde du travail.
5. L’intelligence émotionnelle
Nos émotions impactent continuellement les personnes qui nous entourent. Si nous ne parvenons pas à les contrôler, nous risquons donc de nuire à la dynamique de groupe qui régit les relations avec nos collègues. Cela signifie-t-il qu’il faut refouler totalement ses émotions ? Loin de là ! Les exprimer avec mesure et écouter ce que les autres ont à dire témoigne d’une grande humanité, en plus de favoriser la confiance et l’empathie. En résumé : les émotions sont la colle qui permet de souder une équipe. Il suffit d’apprendre à les exprimer de manière raisonnable en fonction des circonstances.
Comment les soft skills sont-elles perçues dans les différents pays ?
Par le biais de son Parlement et de sa Commission, l’Union européenne a dressé une liste de recommandations générales mettant en lumière huit compétences clés indispensables à une bonne employabilité et à l’intégration sociale.3 L’accent y est principalement mis sur les soft skills, à savoir :
les compétences en lecture et en écriture ;
le multilinguisme ;
les compétences numériques et technologiques ;
les compétences mathématiques, scientifiques et en ingénierie ;
les compétences interpersonnelles et l’aptitude à acquérir de nouvelles compétences (« apprendre à apprendre ») ;
la citoyenneté active ;
l’entrepreneuriat ;
et la sensibilité et l’expression culturelles.
Bien que ces recommandations visent l’ensemble des pays de l’Union européenne, gardons à l’esprit que des différences de perception peuvent exister entre les divers pays membres.
Selon une étude du site d’emploi Joblift4, il ressort en effet que les grands pays européens accordent une importance variable aux différentes soft skills. Les recruteurs français, par exemple, s’intéressent principalement aux compétences individuelles (autonomie, sérieux) et interpersonnelles des candidats. Quant aux recruteurs « germaniques » (Royaume-Uni, Allemagne), ils sont avant tout en quête de candidats loyaux et dévoués qui possèdent de bonnes compétences communicationnelles. Néanmoins, malgré ces divergences locales, il apparaît aussi que certaines soft skills transcendant les frontières géographiques, à commencer par un bon esprit d’équipe.
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1 Giving meaning to artificial intelligence, for a national and European strategy, Cédric Villani, 2018 2 www.linkedin.com/pulse/top-soft-skills-2021-jenifer-lambert?trk=public _ profile _ article _ view 3 ec.europa.eu/education/education-in-the-eu/council-recommendation-on-key-competences-for-lifelong-learning _ en 4 theundercoverrecruiter.com/importance-of-soft-skills/