À mesure que la chaîne d’approvisionnement mondiale se complexifie, la gestion de la logistique, des approvisionnements et des achats revêt une importance stratégique pour les entreprises. Après avoir sécurisé les achats essentiels au bon fonctionnement d’une organisation, à savoir les achats de classe A et B, il devient impératif d’optimiser la gestion des achats de classe C, qui concentrent l’essentiel des flux logistiques en entreprise. C’est ainsi que les entreprises pourront gagner en performance, tout en contribuant à leur stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Comment optimiser la chaîne logistique et la gestion de vos achats de classe C ?
Travailler malin et efficacementL’indispensable optimisation logistique des achats de classe C
Les achats de classe C sont souvent considérés à tort comme non stratégiques. Pourtant, une fois leur gestion optimisée, ils peuvent devenir de formidables leviers pour gagner en efficacité tout au long de la supply chain.
Les conséquences des achats de classe C
Par définition, les achats de classe C comptent pour 5 % des dépenses au sein des entreprises, mais concentrent 50 % des segments d’achats. Parce qu’ils souffrent généralement d’une gestion bien moins structurée, ces achats posent un défi majeur en matière de logistique.
En effet, ils sont réalisés auprès d’une multitude de fournisseurs, chacun ayant ses propres prestataires de transport. Par conséquent, cette catégorie d’achats concentre jusqu’à 70 % du volume des livraisons au sein des entreprises, ce qui engendre des conséquences économiques et environnementales préjudiciables.
La performance opérationnelle et économique
Le plus souvent, les directions des achats manquent de visibilité sur ces flux de livraison, mais aussi, et surtout, sur leur impact économique. Pourtant, les processus de transaction et d’approvisionnement engendrent des coûts significatifs. Le coût d’une transaction classique (sans aucune dématérialisation) est généralement évalué à 95 € tandis que la réception des marchandises mobilise un équivalent temps plein (ETP) pour une demi-heure, dont le coût est estimé à 11 € (taux horaire de 22 €).
Outre l’aspect économique, cela affecte également l’efficacité opérationnelle. Lorsqu’aucun de ces processus n’est rationalisé, cela fait perdre du temps à l’équipe logistique, voire crée de l’insatisfaction au quotidien.
L’impact carbone
Les directions des achats jouent également un rôle crucial dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, notamment celles du scope 3. Rappelez-vous, il s’agit des émissions associées aux fournisseurs ainsi qu’à l’usage et à la fin de vie des produits et des services.
Le scope 3 représente d’ailleurs près de 80 à 90 % des émissions totales issues des activités d’une entreprise1. De nos jours, les flux de distribution et de transport des marchandises contribuent à ces émissions de manière significative, et tout particulièrement quand il est question d’achats de classe C.
C’est pourquoi chaque entreprise doit s’interroger quant à l’amélioration et la réduction des coûts de ses achats de classe C : comment optimiser la chaîne logistique ? Comment optimiser les coûts logistiques ? Ou encore, comment optimiser la gestion des stocks dans la chaîne logistique ? À travers ces questions, il en va de leur compétitivité sur le long terme.
Les commandes de faible valeur, un levier d’action
Il existe actuellement de multiples méthodes d’optimisation logistique. Quand il est question d’achats de classe C, l’une des solutions les plus efficaces consiste à réduire, autant que faire se peut, les commandes de faible valeur (qui ont un montant inférieur à 100 €). La particularité de ces commandes est qu’elles présentent un coût du cycle de vie déséquilibré. En d’autres termes, les dépenses indirectes et les impacts sur l’environnement sont disproportionnés par rapport à la nature des produits concernés.
Qu’est-ce que le coût du cycle de vie ?
Le coût du cycle de vie regroupe l’ensemble des coûts relatifs à un achat (coût total d’acquisition) ainsi que ses externalités (impacts environnementaux) lorsque celles-ci sont monétisables.
Autrement dit, une simple commande de fournitures de bureau, dénuée d’enjeu spécifique, ne peut légitimer des coûts de transaction et de logistique surpassant le prix d’achat lui-même, ainsi qu’un déplacement en camion pour une livraison dédiée au site de l’entreprise. Bien entendu, ce postulat ne prend pas en compte les besoins urgents qui peuvent survenir dans des circonstances imprévues (accident, événement météorologique, augmentation soudaine de la demande…).
Cependant, la réalité au sein des organisations est toute autre. Pour la plupart des entreprises, les commandes de faible valeur représentent près d’un tiers du total des commandes. Cela vient souligner la nécessité de rationaliser la gestion des flux de marchandises.
Trois stratégies pour optimiser ces commandes
Pour réduire ces commandes de faible valeur, il convient d’inciter les clients internes à consolider davantage leurs besoins. Et pour y parvenir, les directions des achats peuvent adopter trois approches complémentaires.
1. Sensibiliser ses équipes
Tout d’abord, la sensibilisation des clients internes, des prescripteurs, mais aussi des acheteurs est essentielle. En analysant les données, il est possible d’identifier les différentes équipes, les sites ou encore les familles de produits qui génèrent la plus grande part de commandes de faible valeur. Les directions des achats sont alors en mesure de mettre en place des actions de communication adaptées (webinars, emailings…).
2. Miser sur les outils digitaux
À travers le logiciel d’e-procurement, il est également possible de contraindre les utilisateurs à massifier leurs commandes sur le plan technique. En effet, les directions des achats peuvent paramétrer un montant minimum d’achat au sein de ce type de logiciels. Ainsi, un panier ne peut se transformer en demande d’achat que s’il atteint une certaine valeur.
3. Collaborer avec ses fournisseurs
Enfin, une étroite collaboration avec ses fournisseurs s’avère indispensable pour concevoir des solutions personnalisées. Ensemble, les partenaires peuvent opter pour des systèmes incitatifs ou même repenser les options de livraison. Les directions des achats ont tout intérêt à intégrer ces éléments dans un cadre contractuel, en challengeant leurs fournisseurs quant à leur stratégie logistique, leur plan de transport et leurs performances en la matière.
Facteur de compétitivité durable, la logistique doit répondre à des exigences qui vont croissantes en matière de coûts, de qualité, de délais de livraison et de gestion des risques. L’objectif : réconcilier performance, RSE et supply chain. L’optimisation des flux logistiques commence, avant toute chose, par une prise de conscience globale. En percevant l’étendue des commandes de faible valeur et leurs répercussions, les entreprises pourront s’engager sur la voie de l’optimisation logistique et, plus largement, de l’optimisation de la supply chain. Pour réussir une telle démarche, les directions des achats doivent s’appuyer sur leurs fournisseurs qui ont le savoir-faire, la data et les outils adéquats.
1 McKinsey & Company, Buying into a more sustainable value chain, 2021