La fonction achat pourrait être tentée de sacrifier temporairement, par la crise de la Covid-19, la démarche d’achats responsables à l’espérance d’un redémarrage plus efficace. Un récent article de Procurement Leaders lui rappelle en cinq arguments imparables combien le sujet de la responsabilité d’entreprise est au contraire un véritable levier de reconquête, à intégrer en haut de sa liste de priorités.
5 raisons pour tenir le cap des achats responsables
Travailler malin et efficacementLa politique d’achats responsables, entamée avant la crise, doit ainsi être poursuivie et même approfondie. Les entreprises ont tout à gagner à maintenir leur exigence en matière de comportements durables :
Renforcer leur supply chain
Améliorer leur compétitivité
Répondre aux attentes de leurs clients
Soutenir la valeur de leurs actions
Se conformer au fond à la seule voie possible
Les achats responsables rendent la supply chain plus robuste
Par le passé, les éventuels manquements des fournisseurs à leur engagement de protection de leurs collaborateurs étaient classés dans la catégorie « risques de réputation » pour leurs donneurs d’ordres. Des précédents sont d’ailleurs connus où le cours de bourse de l’entreprise cliente pouvait être malmené à la découverte de défauts d’exigence particulièrement avérés.
La crise de la Covid-19 est venue démontrer que se lier avec un fournisseur négligeant les droits humains pouvait avoir des conséquences autrement plus opérationnelles, comme la dégradation brutale des approvisionnements. C’est pourquoi le respect de la santé et de la sécurité des employés doit rester une priorité ou devenir un indicateur clé au moment du choix de ses fournisseurs.
Les achats responsables améliorent la compétitivité de l’entreprise
Si certaines voix ont pu appeler à une réduction des contraintes environnementales pesant sur les entreprises au prétexte de la crise de la Covid-19, la plupart des organisations ont choisi de maintenir leurs engagements.
En effet, leur expérience est que la lutte contre le réchauffement climatique induit au contraire un surcroit de croissance, perceptible même au plus fort de la crise. Il va de soi que ces acteurs n’ont pas l’intention de relâcher leur politique d’achats responsables alors que le rebond semble davantage à l’ordre du jour.
L’avis général est même que rester à la traîne sur ces questions fait courir le risque d’une perte de compétitivité.
Les achats responsables constituent une réponse aux attentes des clients
La préférence des clients pour les origines vertueuses de leurs achats ne date pas d’aujourd’hui. En effet, les organisations ayant lancé des démarches structurées d’achats responsables rencontraient un écho positif croissant auprès de leurs clients bien avant la pandémie.
Mais la crise est venue fortement démontrer – par défaut – la responsabilité des entreprises et de l’activité économique dans la pollution de l’environnement, air et eau. C’est pourquoi de nouvelles catégories d’acheteurs intègrent désormais les questions du respect de l’environnement dans les critères de choix de leurs fournisseurs.
Les achats responsables soutiennent la valeur des actions
La démonstration est éloquente. Le cours des actions des entreprises cotées évolue positivement sous l’effet de deux facteurs :
Le respect de l’environnement
Un comportement responsable envers chacune de leurs parties prenantes, y compris les riverains et la société
L’engagement auprès des populations les plus fragiles pendant et après la crise est évidemment un élément qui vient encore renforcer la valeur des entreprises. Et leurs actionnaires sont déterminés à le leur rappeler si elles devaient trop s’éloigner de leur politique d’achats responsables.
Les achats responsables constituent la seule voie possible
La cinquième raison est au fond une raison absolue : aucune autre démarche qu’une politique d’achats responsables n’est envisageable !
Le temps est compté pour la planète et il faut plus que jamais agir sans délai. La bonne nouvelle est qu’investir dans la question environnementale est susceptible d’accélérer la reprise.
En effet, redoubler collectivement d’efforts en matière de responsabilité d’entreprise se traduit par de précieux leviers de croissance :
Création d’emplois de qualité
Développement des compétences des acteurs
Amélioration de la capacité de rebond des entreprises
En conclusion, la crise de la Covid-19 n’a pas effacé celle, plus systémique et profonde, de l’environnement. C’est pourquoi la fonction achat est invitée à maintenir fermement sa démarche d’achats responsables. La meilleure raison à cela est certainement qu’il n’existe pas de planète B. Mais des raisons économiques et financières viennent pour une fois abonder dans le sens du développement des achats durables.
La crise de la Covid-19 a servi de révélateur à la fragilité des chaînes logistiques cumulant deux handicaps : l**’exposition extrême-orientale et l**a concentration sur une seule région du monde
C’est pourquoi la question de la relocalisation des achats prend une dimension stratégique majeure, alliant impératif économique et contribution à la politique d’achats responsables.