Dans un monde où la durabilité est au cœur des préoccupations, anticiper les changements réglementaires est crucial pour toutes les entreprises. Le 30 novembre 2022, la Commission européenne a présenté un projet de règlement relatif aux emballages et aux déchets induits. Cette nouvelle directive, dont l’adoption finale est attendue fin 2024, pose des exigences strictes et ambitieuses pour toutes les entreprises européennes. C’est pourquoi il faut comprendre et anticiper les implications de cette directive pour rester en conformité et contribuer à la préservation de l’environnement.
Quels sont les bons gestes à adopter pour anticiper la nouvelle directive sur les emballages ?
La durabilité au travail
Quel est le contexte actuel ?
Les emballages sont certes nécessaires à la protection et à la sécurisation des marchandises, notamment lors de leur phase de transport. Toutefois, une fois rempli leur rôle de protection, ils deviennent des déchets dont l’impact sur l’environnement est considérable, d’autant plus que la grande majorité de ces emballages sont à usage unique.
Or, la quantité de ces déchets d’emballages est de plus en plus importante. Ainsi, au sein de l’Union européenne, ce chiffre a augmenté de plus de 20 % depuis 2013 et les prévisions ne sont pas optimistes : la production de déchets devrait encore grimper de près de 20 % supplémentaires d’ici 2030, si rien n’est fait. Le pourcentage atteint même 46 % si on ne tient compte que des déchets d’emballages en plastique.
Autre chiffre parlant, un Européen génère en moyenne environ 180 kg de déchets d’emballages chaque année. C’est donc dans ce contexte que la nouvelle directive européenne relative aux emballages a vu le jour.
Que dit la nouvelle directive sur les emballages ?
La nouvelle directive sur les emballages, présentée par la Commission européenne le 30 novembre 2022, est bien plus qu’une simple mise à jour des directives existantes. Il s’agit d’un règlement complet qui, une fois adopté, sera immédiatement appliqué dans tous les États membres, sans flexibilité.
L’objectif principal de ces mesures est de créer une application harmonisée pour tous les pays de l’Union européenne, avec des normes plus strictes pour la gestion des emballages et des déchets d’emballages. Les changements sont nombreux et commenceront à prendre effet dès janvier 2025.
Côté chiffres, la directive vise une réduction de la quantité de déchets d’emballages de 15 % par habitant et par État membre d’ici 2040. Cela conduirait à une baisse globale des déchets d’environ 37 % au sein de l’Union européenne grâce à l’action combinée du recyclage te de la réutilisation.
Les bonnes pratiques d’emballage à adopter
Pour se conformer à la nouvelle directive et minimiser son impact environnemental, il faut dès à présent adopter des pratiques d’emballage responsables. En effet, le conditionnement est l’un des premiers consommateurs de matériaux vierges : 40 % du papier et 50 % du plastique utilisés dans l’Union européenne servent à l’emballage.
Utiliser des emballages réutilisables et éco-responsables
Dans le but de promouvoir une économie circulaire, la nouvelle directive encourage l’utilisation d’emballages éco-responsables et réutilisables. Cela signifie, par exemple, que les entreprises devront envisager l’utilisation de fûts, de bacs en plastique et de palettes pour le transport de marchandises entre leurs différents sites et avec leurs entreprises partenaires.
De même, elles pourront également s’équiper de destructeurs de carton ou de compacteurs pour leurs emballages en carton ou en plastique PET.
Augmenter le contenu recyclé dans les emballages en plastique
Le règlement impose un pourcentage minimum de contenu recyclé dans les emballages en plastique. À partir de 2030, ce pourcentage sera de 35 % et passera à 65 % en 2035. Les entreprises doivent commencer dès maintenant à revoir leurs stratégies de gestion des déchets en intégrant davantage de contenu recyclé dans leurs emballages en plastique comme les emballages en plastique PCR.
Ces objectifs pour 2030 représentent un défi pour de nombreuses entreprises, mais ils offrent également une occasion de promouvoir des pratiques plus durables et de contribuer à un avenir plus respectueux de l’environnement.
Assurer la traçabilité des déchets
La nouvelle directive prévoit également une traçabilité complète des déchets d’emballages industriels. Les entreprises sont encouragées à mettre en place des systèmes de suivi et de contrôle systématique pour vérifier que les déchets d’emballage sont correctement gérés et recyclés, en particulier pour ceux qui sont exportés hors de l’Europe.
Lutter contre le suremballage
Une autre façon de se conformer à la directive et de réduire l’impact environnemental est de lutter contre le suremballage. Cela signifie minimiser l’utilisation d’emballages inutiles et optimiser la taille et le poids des emballages pour limiter la quantité de déchets.
Évaluer les besoins d’emballage
L’une des meilleures façons de lutter contre le suremballage est d’évaluer soigneusement ses besoins en matière d’emballage :
Ne pas utiliser plus d’emballage que nécessaire ;
Choisir des tailles d’emballage appropriées pour chaque produit.
L’utilisation d’emballages de taille adaptée peut également contribuer à minimiser les déchets et à réduire les coûts.
Sensibiliser à l’importance de réduire le suremballage
La sensibilisation à l’importance de réduire le suremballage peut également être une stratégie efficace. Cela peut inclure la formation des collaborateurs sur les meilleures pratiques d’emballage et la communication aux clients des efforts de l’entreprise pour réduire le suremballage.
La gestion des déchets d’emballages
La gestion efficace des déchets d’emballages est une composante essentielle de la conformité à la nouvelle directive sur les emballages. Voici quelques points clés à considérer.
La réduction des déchets
Le suremballage est une préoccupation majeure en matière de déchets d’emballage. Les entreprises sont encouragées à minimiser l’utilisation d’emballages inutiles et à optimiser la taille et le poids des emballages pour réduire la quantité de déchets produits.
Le recyclage des déchets
La nouvelle directive sur les emballages met l’accent sur les objectifs de recyclage. Les entreprises sont incitées à augmenter la quantité de matériaux recyclés dans leurs emballages en plastique.
De même, le recours aux plastiques biosourcés, biodégradables et compostables est encouragé, car ils peuvent constituer une alternative intéressante à l’usage unique.
Enfin, les produits et leurs emballages doivent être étiquetés de manière claire afin d’être compréhensibles par les consommateurs et de permettre un recyclage correct. Les symboles utilisés seront les mêmes dans toute l’UE.
La valorisation des déchets
Outre le recyclage, la valorisation des déchets est également encouragée. Cela peut inclure la conversion des déchets d’emballage en énergie ou leur utilisation dans la fabrication de nouveaux produits. Cela nécessite une planification et une gestion soigneuse des déchets d’emballages.
En mettant en œuvre ces pratiques, les entreprises peuvent contribuer à une économie plus circulaire, minimiser leur impact environnemental et se conformer à la nouvelle directive sur les emballages.
